Tout c'est passé très vite, tellement vite que je n'ai rien compris. En un instant, Tili m'attrape, m'emmène dans l'appart, bloque la porte, les types se pointent, la police débarque et choque nos agresseurs. appuyé contre un mur, je me rend compte alors que ma coéquipière vient de me sauver la vie alors que, dans un élan d'héroïsme, j'allais la sacrifier. Au fond de moi, j'étais satisfait d'être encore en vie, et ses paroles vinrent me réconforter. D'un geste amical elle vint n'embrasser le front, quant à cette histoire de frangin, je sens qu'elle va rester, et ce n'est pas pour me déplaire.
Merci Tili pour tout à l'heure, je te dois un verre. Je me laissé tomber contre le mur, me faisant légèrement glisser pendant que la police entrait et que Tili leur expliquait tout. Heureusement qu'elle le faisait car j'en aurait été incapable, épuisé par cette nuit et encore étonné de ne pas avoir de trous supplémentaires dans mon corps. Après un bref échange que je ne suivais pas, les flics nous emmenèrent au poste le plus proche, sans doute pour prendre la déposition, et j'espère, pour nous payer. Ils nous emmenèrent en véhicule et je pus enfin souffler. Je ne pipais mot durant le trajet, trop occuper à divaguer à droite à gauche. Et, en moins de 5 minutes, nous fûmes au commissariat. Comme Adam le disait, celui-ci était très proche. C'était une simple battisse carrée, fonctionnelle, avec un énorme écriteau sur la façade rappelant sa fonction. ça fait bizarre d'entrer dans ce genre de lieux sans être prisonnier, ça me change de ma jeunesse.
A peine entré, ils emmenèrent Beck dans une petite cellule, le temps que celui-ci appelle un avocat ou un truc du genre et un médecin vint m'ausculter, vu que je répandais une trainée de sang partout. On m'emmena dans une infirmerie. A tous les coup, ils devaient prendre la déposition de Tili en attendant. Un type obèse en blouse blanche vint à ma rencontre et enleva mes bandages avant de tirer une tête de déterré.
Vous marchez encore après ça? Vous avez consommé quelque chose avant c'est pas possible?
Non rien, mais j'avoue que mes forces me quittent au fur et à mesure. ça chatouille de plus en plus violemment. Je lui souriais d'un air désinvolte bien que chaque mouvement soit une torture. Le docteur se décida alors de me recoudre et de me désinfecter, ce qui pris au bas mot une bonne dizaine de minutes, le sang ayant coagulé et formé des croutes sur les plaies. C'était vraiment dégueu.
Lorsque je pus enfin sortir, je me sentais mieux, joyeux, sans doute à cause de le légère dose de morphine que j'avais reçu. Oh, il ne m'en avait pas donné, mais j'avais piqué la seringue lorsque le médecin était allé cherché un anti-douleur quelconque. Oui je sais, prendre de la morphine sans prescription c'est pas conseillé, mais avec ce que j'ai vécu ce soir, je suis sûr qu'une divinité n'a pas envie que je crève aujourd'hui. En sortant de la salle, je vis Tili debout, serrant la main de l'un des agent et je lui lançait un regard avant de m'asseoir à mon tour devant un gardien de la paix en chemise blanche et bretelles. C'était un petit homme, la quarantaine bien entamée, les cheveux noirs hirsutes et la moustache mal taillée. Il ne payait pas de mine mais dégagé quand même une aura d'autorité auprès de ses collègues.
Bon, monsieur, c'est confirmé, le prisonnier est bien Morgan beck, et les types qui ont tenté de le libérer sont des complices à lui. Quand à vous, on a vérifié vos dires, vous êtes bien de l'IMS et enquetiez sue cette affaire. Bien qu'on ait trouvé un casier sur vous, il semble que vous soyez clean depuis un peu de temps.
Et bien, puisque c'est réglé, on va pouvoir être payé. C'est pas contre vous, mais ce genre de lieu me semblent oppressant. Sans doute des réminiscences de mon passé vous voyez?
Fort bien, vous serez payé dés que vous aurez rempli ce formulaire et répondu à quelques questions. La première: avez-vous eu des altercations avec d'autres personnes durant votre enquête?
Il me tendit deux feuilles à remplir pendant qu'il me parlait. Je les lisais en écoutant à moitié ce qu'il avait à dire avant de répondre:
Bah, on a eu affaire à ses complices, mais rien de grave. Suite à des arguments, oratoires j'entends, fort pertinents, ils ont pris conscience de leurs erreurs et se sont tournés, définitivement, vers Dieu.
Je commençais à remplir la paperasse quand je vis que le gars ne me croyait pas tout à fait. Cependant, surement fatigué par l'heure qui tournait, il se contenta de noter ce que je venais de dire sans rien rajouter. Il se doutait surement que ça avait saigné, mais ils s'attendent à quoi quand ils engagent l'IMS? On est loin d'être des diplomates. On essaye souvent... parfois... un peu j'avoue mais sinon, on est une solution de dernier secours. Une fois que j'eu fini de remplir le dossier à la rache, je lui rendais et me relevais. Balayant la salle d'un regard, je trouvais Tili dans un coin et me dirigeais vers elle.
Alors ça y est, c'est réglé. Normalement, l'argent sera viré rapidement. Enfin j'espère. Content qu'on soit tout les deux encore en vie, Et c'est surtout grâce à toi je dois dire. N'hésite pas, quand tu passes au QG, d'aller voir en salle de détente, je suis souvent au billard, on se fera une partie. Et toi, ils t'ont posé des questions? J'espère qu'ils verront rien pour le Stellar et la maison en ruine, on a fait un carnage n'est-ce pas? Je lançais la dernière phrase avec un petit rire.