Shaanzar Ja'Mhan J'habite sur Leviathan
Feuille de personnage Métier : Soldat (FIDS) Nébulite: 1050
| Sujet: Shaanzar Ja'Mhan Jeu 30 Mai - 16:50 | |
| Ja'Mhan | Shaanzar - Âge : 25 ans
- Sexe : Masculin
- Groupe Souhaité : Noxien (plutôt) / FIDS (intérimaire XD)
- Métier : Sana Noxiras
- Colonie : Gha'Djiran puis Dan'Sinn (Provisoirement installé sur Léviathan)
Configuration Biologique
Shaanzar possède un physique relativement tape à l’œil, pour la simple raison que sa chevelure s'avère être naturellement rouge (et on sait combien c'est pratique pour repérer les gens dans une gare *sbaf*). Il ne s'agit pas d'un pur rouge vif: la teinte est plus subtile que ça. Plus profonde et moins... fluo. Bref. Suivant la coutume sur Gha'Djiran il a laissé poussé ses cheveux à leur maximum de longueur, et n'a aucune intention de les couper, quand bien même ils demandent un entretien particulier pour ne pas devenir un malus sur le terrain. Comme tout noxien qui se respecte il a hérité d'une couleur d'yeux à la limite du radioactif... Dans son cas, orange - quasiment jaune en réalité.
A cause de la couleur, mais peut-être aussi de l'âme qu'il véhicule, son regard a tendance à très vite mettre mal à l'aise. Son visage ne possède pourtant pas des traits particulièrement agressifs - une mâchoire relativement fine quoique marquée, des traits félins, pas moche sans être non plus digne de figurer dans le prochain casting de Mister Universe (nan pas Master of the Universe pitié)... Mais ce qui est certain, c'est que quelque chose dans ses prunelles captive, ou révulse. C'est à voir, et ça dépend de votre degré de masochisme. Peut-être.
Sa peau au teint très blanc permet au compteur colorimétrique de ne pas exploser à proximité du noxien, et ses tatouages dessinent de longues arabesques noires qui forment un contraste saisissant, espacées à intervalle régulier sur l'ensemble de son corps. Sur son épaule droite et jusqu'à l'extrémité de la main, les marques semblent devenir plus larges et plus nombreuses, jusqu'à ressembler à celles d'un chaman. Il existe bien évidemment une raison à cette "déformation", et elle vaut son pesant de VDM (les cacahuètes, c'est dépassé). Shaanzar mesure 1m92, pour une musculature plus développée que la moyenne, mais qui reste discrète du fait de la nature élancée de sa silhouette.
Dans la vie de tous les jours son style vestimentaire est définitivement noxien. Et définitivement de Gha'Djinran, ses parents ayant beaucoup influencé ses goûts en la matière même après la destruction de la forteresse. C'est sans doute par chauvinisme (un peu désespéré avouons le) qu'il porte encore des Nesil'Fara sur lui, et notamment une chevalière ornée d'un oenjarr sculpté qui appartenait à son père, ainsi qu'un pendentif tel qu'on voyait beaucoup de noxiens porter juste avant la fin de Gha'Djiran. Ses vêtements adoptent un style nomade-moderne, faisant partie des modes noxiennes typiques. Il porte le plus souvent le pantalon traditionnel: simple toile végétale surmontée d'un sur-pantalon en cuir orné de suffisamment de poches pour mettre armes et outils additionnels à l'intérieur. Sur Gha'Djinra les hommes ne portaient généralement pas de vêtement sur le haut du corps, mais la honte qu'éprouve Shaanzar faute à son bras atypique l'a amené à adopter quelques habitudes de Dan'Sinn, et en particulier le port de la veste large: pan de tissu naturel ou synthétique noué à la taille, possédant de larges manches et une amplitude globalement confortable. Il ne porte cependant la veste que sur le bras incriminé, dévoilant ainsi un maximum de ses tatouages, lesquels selon la culture de Gha'Djinra symbolisent la fierté de Nox et doivent être au possible exhibés... Une coutume qui s'avère être difficilement comprise et acceptée par le genre humain, mais bon. Ces vêtements pourraient paraître antiques si seulement ils n'étaient pas faits de matières modernes et criblés de détails qui ne trompent pas (boutons, éléments métalliques, éléments plastiques, parfois gadgets électroniques et matières holographiques intégrées). La veste de Shaanzar est blanche (couleur portée par les Sana Noxiras de Dan'Sinn), en pseudo toile cirée, et dotée d'une ceinture électronique qui laisse peu de place au doute. Le tableau s'achève avec le large bracelet de cuir qu'il porte au poignet gauche là encore pas innocemment: Entre autre, il lui donne l'heure, mais il paraît qu'il est programmable.
Configuration Psychologique
Shaanzar possède une personnalité difficile. Asocial - au bas mot - il fait fuir presque tout le monde, et semble n'en avoir absolument rien à faire, un peu comme si il se suffisait à lui-même. De manière générale, il se fiche pas mal de ce que peuvent penser les autres, auxquels il n'accorde absolument aucune sorte d'importance. Il ne mâche jamais ses mots, ce qui peut parfois lui valoir quelques problèmes. Le peu d'humour qu'il possède est... caustique. Et très généralement à sens unique. Il est aussi passablement impulsif et parfois, il ne réfléchit aux conséquences de ses actes qu'après les avoir perpétués si bien qu'il est plus prudent, si l'on souhaite garder son nez en un seul morceau, d'éviter de l'énerver.
Il existe quelques exceptions. Notamment ses parents ont suffisamment d'emprise sur lui pour modérer ses élans, de même que Raali: la noxienne qui l'a aidé à surmonter son "handicap". Il apprécie leur présence - quoiqu'il ne ressente aucun manque en ne les voyant pas durant longtemps - et accorde de l'importance à leur personne comme à leur avis. Il tente généralement d'agir de manière à garder leur estime, qui lui est précieuse. A vrai dire il aurait bien aimé avoir autre chose que l'estime de Raali mais le sort en ayant voulu autrement, il se contente de maudire Zael... La dernière personne à laquelle il n'est pas totalement indifférent, cette fois-ci dans le mauvais sens du terme. Le Sana Ti'Rhas ne lui parle pas comme aux chamans, mais malgré tout il ressent de puissantes injonctions, originaires du code noxien. Généralement, lorsqu'il prend une décision responsable, c'est que le Sana Ti'Rhas y est pour quelque chose.
Pur produit de guerre noxien, Shaanzar n'a jamais pris le temps de se forger des goûts, et ses activités personnelles frisent un néant passablement... vide. Il est doté d'une volonté à la mesure de sa réceptivité, qui le rend capable de bûcher pendant des heures jusqu'à épuisement total - et au delà de l'épuisement total - sans montrer de signe de fatigue ou de ras le bol. Capacité dangereuse, car il est plus facile que l'on ne le pense de s'user avant l'âge en forçant trop.
Il n' a vécu que ses premières années sur Gha'Djinra mais s'en souvient étonnamment bien - suffisamment pour avoir développé une certaine fierté qui le pousse à porter des Nesil'Fara même maintenant, et malgré l'influence néfaste de cette roche sur son organisme. Plutôt que de blâmer la radioactivité, il maudit son bras droit... seul membre de son corps à s'être développé conformément à son code génétique. C'est un peu contradictoire, mais il a honte de ce membre dont il cache la plupart du temps les tatouages.
Pas de raison à cela à part ce que l'on raconte d'eux sur les forteresses noxiennes, mais Shaanzar n'aime pas les humains. C'est dire comme il est ravi de se retrouver sur Léviathan, à travailler avec eux... Il considère son transfert comme une punition humiliante, et a encore du mal à comprendre où et comment il a fauté.
Parcours Biographique
La forteresse noxienne de Gha'Djinra faisait partie d'une catégorie de vaisseaux relativement peu représentée, mais néanmoins nécessaire au bon fonctionnement de l'ensemble de la flotte. Il s'agissait d'une "forteresse minière", majoritairement peuplée de techniciens, d'ouvriers et d'artisans (à l'exception des chamanes et de ses guerriers,présents en nombre suffisant pour protéger le bâtiment, proportionnellement à son importance.
Gha'Djinra avait pour principale mission de partir à la recherche de planètes disposant de ressources (telles que métaux et minerais) difficiles à produire au sein d'un vaisseau, même doté du meilleur système de recyclage. Le but était bien évidemment d'assurer la longévité de la flotte noxienne au travers des âges, notamment en fournissant les matières premières nécessaires à la maintenance des forteresses.
C'est par hasard que les colons de Gha'Djinra tombèrent sur une nouvelle planète, que les archives noxiennes ne répertoriaient pas encore à ce moment là. Ce genre de découvertes étaient courantes sur Gha'Djinra comme dans les autres forteresses minières, mais celle-ci était vouée à marquer les esprits pour une raison particulière. Comme il s'agissait de la trente-deuxième planète découverte par la forteresse depuis son envol, elle fut nommée Gha'Nebah-Sina'Lodh ainsi que le voulait la tradition. Rapidement elle obtint son nom courant Gha'Neb-Si'Lo, utilisé au quotidien tandis que le premier figurait surtout dans les papiers officiels et se destinait à échouer dans les manuels d'histoire.
Les scans permirent de détecter une grande quantité de pseudo-acier présent sous la surface de Gha'Neb-Si'Lo. La planète était suffisamment riche en ressources naturelles pour devenir la prochaine escale de longue durée de Gha'Djinra, d'autant qu'elle présentait des qualités importantes: une gravité moyenne. Une faible activité tellurique. Le seul vrai danger aurait pu venir du ciel, mais aucun signe d'activité xoïde n'avait été détecté dans cette région. Quelques années après le début de l'exploitation ,les mineurs tombèrent sur un filon inattendu: une roche qui, raffinée, se paraît d'une teinte indigo intense, et d'une texture lisse et lactée à la limite du translucide, quoique définitivement opaque. Rapidement renommée Nesil'Fara les roches ne furent pas gaspillées et devinrent un commerce secondaire ainsi qu'une spécialité "Gha'Djirane" durant les deux décennies suivantes, au bout desquelles il était difficile de trouver encore un seul noxien sur la forteresse qui ne portait pas au moins une pierre en parure.
Deux décennies durant lesquelles le taux de mortalité au sein du vaisseau était monté en flèche, sans que personne n'y trouve aucune explication. Néanmoins les naissances difformes trop fréquentes et les maladies subites en surnombre finirent par mettre la puce à l'oreille à Daleb Ja'Mhan, un chaman qui fit le rapprochement avec la découverte du premier filon de Nesil'Fara. Et effectivement. Quelques études un peu plus poussées permirent de mettre en évidence la radioactivité émise par la Nesil'Fara, jusqu'à là ignorée par pure négligence. Par chance, la roche ne possédait qu'une faible demi-vie radioactive. Les roches travaillées il y a moins de cinq ans furent confisquées. Les autres purent être gardées par leurs propriétaires, à leur risque et péril - quoique à un risque relativement restreint, la pierre n'étant, au bout de cinq ans, théoriquement presque plus irradiante. Beaucoup de noxiens ne s'arrêtèrent pas là et préférèrent se débarrasser de toute la Nesil'Fara qu'ils possédaient. Beaucoup d'autres gardèrent au contraire leurs parures qu'ils se mirent à arborer avec fierté, comme un symbole de leur dévotion à Nox ainsi qu'à Gha'Djinra dont cette pierre était devenue un emblème.
En attendant, Shaanzar était à l'état de fœtus quand le scandale éclata, suite à l'initiative de Daleb Ja'Mhan, qui n'était autre que son père. Perspective très rassurante pour ses (futurs) parents...
Le sort en avait voulu ainsi: la femme avec qui Daleb avait pour ainsi dire... œuvré à la perpétuation de l'espèce, s'avérait-être une chamane elle aussi. Selon les lois de la génétique, il n'y avait donc presque aucune chance pour que le fruit de leur union passe à côté de ce privilège. Néanmoins lorsque Shaanzar naquit, c'est avec une surprise certaine qu'on se rendit compte que le nouveau-né n'allait pas pouvoir postuler à la succession de ses parents. Ses tatouages étaient certes largement plus nombreux que la moyenne, mais leur densité ne dépassait pas celle des plus prometteurs Sana Noxiras, ce qui semblait lui assurer un avenir noble, mais différent de celui que ses parents auraient aimé le voir emprunter. A vrai dire ces derniers auraient accepté cette nouvelle avec toute la sagesse dont ils étaient censés être dotés si jamais ils avaient pensé pouvoir mettre ce coup du sort sur le compte du destin, et d'un gêne récessif qui aurait décidé de n'en faire qu'à sa tête. Néanmoins cette hypothèse fut rapidement écartée pour une raison bien précise: La quantité de tatouages sur le corps de Shaanzar n'était pas partout égale. Rien de surprenant rétorquerez-vous, mais cette répartition ne semblait pas naturelle - ou du moins pas saine. L'enfant avait suffisamment de marques, partout sur le corps, pour que ces dernières présentent un motif régulièrement réparti. Et pourtant, son bras droit était différent. Si son corps entier avait présenté le même type de motifs chargés qui sillonnaient le long de ce membre singulier, il aurait sans doute possible été identifié comme un futur chaman. Et pourtant au niveau de l'épaule les tatouages semblaient faiblir comme si on avait coupé l'alimentation, entraînant la formation d'arabesques amoindries. Cela n'arrivait jamais, et ne pouvait signifier qu'une chose: Shaanzar possédait les gênes, mais quelque chose avait empêché son corps de se développer correctement - ce qui formait une malformation congénitale certes discrète, mais réelle. Et il ne fallut qu'un temps très restreint pour qu'on comprenne que Shaanzar n'était pas différent de ces enfants qui étaient nés avec un membre en trop, ou de taille disproportionnée, quand bien même il était extrêmement chanceux car parfaitement sain... de corps (pour l'esprit, c'était encore à voir) à ce "détail" de conception près. La Nesil'Fara avait encore frappé.
Dans ses premières années, la santé de Shaanzar fut surveillée de très près, comme celle de tous les irradiés. Cependant son organisme semblait ne s'en tirer pas si mal que ça... Ce qui ne signifiait pas que tout allait comme sur des roulettes cependant. Les véritables problèmes n'arrivèrent pas sur le front au niveau desquels on les attendait. A presque trois ans, l'enfant avait tendance à rejeter le jeu avec les autres gamins de son âge. L'une de ses activités favorites consistait à capturer des insectes pour ensuite les torturer jusqu'à ce que mort s'ensuive... Truc que la majorité des enfants humains fait à un moment où un autre, mais pour les noxiens la vie possédait une dimension sacrée qui manquait peut-être à leur ex-ennemie la civilisation homo sapiens. De plus, Shaanzar allait trop loin: à un point où cela s'apparentait à de l'obsession. Néanmoins, une observation attentive permit de remarquer qu'il évitait instinctivement certains animaux: et notamment, tous les Oenjarr qu'il croisait.
Il s'agissait d'une espèce de coléoptère dont la coque était garnie d'un fin duvet indigo. Symbole de fertilité, l'animal était révéré par les noxiens depuis des temps immémoriaux, et était peut-être l'une des raisons pour lesquelles la Nesil'Fara était devenue si populaire. (Sa teinte similaire à l'animal avait amené les artisans à sculpter des Oenjarr en Nesil'Fara, et durant de longues années ces bijoux avaient été portés par les femmes qui éprouvaient des difficultés à enfanter). Trop jeune pour comprendre l'importance de cet insecte dans la culture noxienne, il semblait que Shaanzar ait malgré tout ressenti qu'il s'agissait d'un tabou. Il ressentait "l'esprit" du Sana Ti'Rhas avec une force très largement supérieure à la moyenne, et ce malgré sa "maladie congénitale". Les années qui suivirent suffirent à prouver que les règles imposées par le code de conduite noxien étaient effectivement très bien ancré dans les gènes de l'enfant, lequel s'avérait être étonnamment précoce et responsable lorsqu'il s'agissait d'y obéir. C'était une nouvelle rassurante, car plus le temps passait, plus l'on s'interrogeait quant à savoir si Shaanzar n'avait pas une ou deux cases en moins. Le Sana Ti'Rhas semblait être son seul véritable cadre, sans lequel il aurait vite pu devenir incontrôlable.
Ces préoccupations devinrent relativement... secondaires, lorsque les xoïdes, longtemps absents, firent leur apparition dans la zone de Gha'Neb-Si'Lo. Pas de chance: ils avaient remarqué la présence des noxiens avant que ces derniers ne les remarquent, trop occupés à gérer leurs problèmes sanitaires grandissants. Éliminer un vaisseau minier s'avérait être d'un certain intérêt stratégique puisque cela revenait à couper l'une des principales sources d'approvisionnement des autres forteresses. C'est ainsi que Gha'Djinra vit arriver - un peu tard malgré la taille de l'engin - le Chrysalid qui l'avait pris pour cible. Les noxiens manquaient de préparation, malgré les troupes postées sur Gha'Djinra, censées être capables de gérer ce type de situations.
Ils se battirent bien, mais le résultat de l'affrontement était vu d'avance. Ce fut un véritable massacre, et au bout d'un temps, la situation était tant et si bien désespérée qu'il fallut songer à évacuer les survivants tant qu'il en restait. Les guerriers restants se sacrifièrent pour couvrir la fuite des quelques vaisseaux de secours engagés, au bord desquels Shaanzar et ses parents étaient. Ils furent recueillis par Dan'Sinn: Une forteresse d'exploration qui s'avérait être la plus proche de la zone évacuée. Au moins, ça réglait le souci de la Nesil'Fara, et des trafics plus ou moins illicites qui avaient été menés jusqu'au bout par quelques individus peu recommandables.
La vie reprit son cours "normal". Nouvel endroit, nouvelles habitudes... Si Shaanzar fut affecté par la perte de son monde d'origine, il le montra par le silence. Il prit rapidement ses marques et tout aurait pu être comme si de rien n'était, si seulement il n'était pas devenu subitement muet, ou presque. Une nouvelle source d'inquiétude pour ses parents, qui néanmoins ne dura guère. A peine un an après l'arrivée sur Dan'Sinn, Shaanzar entama sa puberté précocement (autrement dit à 5 ans environ). On blâma une fois de plus la Nesil'Fara pour cette nouvelle singularité. En attendant, c'était jeune. Surtout vu la vitesse à laquelle les noxiens grandissent. L'effet fut plutôt explosif, et ce de plusieurs points de vue. Cet événement eut l'effet inverse de la destruction de Gha'Djinra, dans le sens où Shaanzar devint soudainement beaucoup moins silencieux, discret, et solitaire. Mais vu le résultat, il aurait limite mieux valu qu'il reste tel quel. En effet si le noxien se prit à aller à la rencontre des autres, ce n'était pour ainsi dire généralement pas pour plaire aux autres en question. Shaanzar ne semblait n'accorder d'importance qu'à ses parents. Il traitait le reste du monde un peu comme il le sentait et sans aucune considération pour ce qu'il pouvait penser, du moment que sa conduite n'enfreignait aucun code du Sana Ti'Rhas, lequel restait pour lui une absolue priorité. Quant à se remettre en question ou culpabiliser des saloperies qu'il pouvait faire ou dire, n'y pensons même pas. Une véritable épine dans le pied pour sa famille, qui commençait un peu à désespérer suite au faux espoir qu'ils avaient eu lorsque Shaanzar avait finalement décidé qu'un monde existait autour de lui et de ses jeux (majoritairement) sordides.
Il devenait très insistant auprès d'une jeune voisine qui avait entamé sa puberté trois jours avant lui, et on accéléra les démarches qui permirent d'éviter de justesse une quelconque catastrophe, en occupant l'esprit de Shaanzar avec des choses saines et nettement plus importantes que ses imbécilités. Il s'agissait évidemment du début de sa première formation, au bout de laquelle il était censé - comme tous les autres novices qu'il allait rejoindre - maîtriser la Danse d'Alarios... et d'autres trucs. Mais dans sa tête (de bourrin) les arts de combat restaient l'un des principaux attraits de cette éducation. Pour une fois que quelque chose l'influençait de manière positive, on allait pas s'en plaindre. Cet apprentissage était très important pour le Sana Ti'Rhas, et incidemment très important pour Shaanzar qui malgré son handicap de naissance se sentait très concerné. La formation était rude et ne lui laissait guère de temps pour penser à autre chose. Il fallait se concentrer, et la discipline requise était facteur d'ordre et, à long terme, de maturité. C'était d'autant plus vrai que Shaanzar prenait tout ça très au sérieux, et qu'il était doté d'une endurance assez impressionnante quand il s'agissait de faire quelque chose qu'il voulait faire - une endurance à la limite de l'inconscience, qui l'amenait parfois à se blesser salement juste parce qu'il avait trop insisté. N'allons pas croire qu'il négligeait les cours théoriques... Ils n'étaient pas sa tasse de thé, certes, mais il comprenait leur importance avec une lucidité étonnante, et fit tout son possible pour se maintenir à un niveau appréciable. Il ne lui vint jamais à l'idée de se plaindre des conditions rudes dans lesquelles ils étaient tenus d'apprendre. Mais personne ne se plaignait, de toute façon. On n'apprenait jamais rien sans être vraiment confronté à de réelles difficultés, et il aurait été ridicule que les (peut-être) futurs guerriers de Nox aient été toute leur vie nourris avec une cuillère en argent et un coussin sous les fesses pour amortir leurs chutes. Surtout que la situation précaire de leur peuple, SDF à grande échelle, ne le permettait pas exactement.
On s'y attendait un peu, mais on eu confirmation que Shaanzar était doué dans toutes les matières qui demandaient de bons réflexes et de la précision. Notamment parce qu'il avait des prédispositions dues à sa naissance, mais aussi parce que la discipline qu'il s'imposait lui-même - au delà du requis -portait ses fruits. Il était néanmoins doté d'un handicap inattendu: son bras droit. Ce dernier n'était pas moins habile que l'autre, ni moins rapide... Le souci, c'était qu'il avait au contraire tendance à agir trop vite, parfois avant même que l'information ne passe par le cerveau de Shaanzar, qui avait l'impression d'être contrôlé par une force extérieure, qui n'était bien évidemment autre que le Sana Ti'Rhas. On aurait pu considérer ça comme un atout - et dans certaines situations ça pouvait l'être - mais il fallait se mettre à la place de Shaanzar, lequel ne souffrait pas que le moindre de ses mouvements échappe à son contrôle, tandis qu'il tentait de perfectionner sa technique. Lorsque son bras se mettait à faire "ce qu'il voulait", même si c'était pour son propre bien, c'était tout simplement déstabilisant... Et il devenait difficile de faire abstraction de ce détail, ainsi que de continuer à agir correctement avec le reste de son corps. Il prit du retard, car il lui fallait compenser ce défaut et apprendre à en tirer le meilleur parti- généralement il s'agissait de comprendre, et vite, pourquoi ce foutu bras l'avait mis dans telle ou telle situation, et d'agir en fonction en exploitant les ouvertures acquises. De cette époque, il garde une rancune particulièrement tenace envers ce membre "fou"... Plus qu'il regrette l'influence de la Nesil'Fara sur son métabolisme, qui au moins ne l'aura pas empêché d'accomplir son devoir correctement, même si elle aura changé la nature de ce devoir.
La fin de la formation de Shaanzar et de son groupe arriva à un moment particulier, qui allait leur donner l'occasion de se couvrir d'honneur. Elle tombait pile au moment où l'un des plus vieux beokahts présents sur Dan'Sinn était sur le point de rendre l'âme. Ces animaux sacrés, ours géants et symboles du cycle de vie et de mort du fait de leur reproduction particulière, étaient révérés par les noxiens depuis des siècles. Plutôt calmes tant qu'on ne les provoquait pas, trois jours avant leur mort naturelle ils étaient pris d'une folie furieuse durant lesquels ils étaient renommés Beokaht'Shalia. La tradition voulait alors que les plus valeureux guerriers se mesurent à l'animal - sans le tuer - pour prouver sa valeur ou au contraire son inutilité - auquel cas le corps du guerrier vaincu revenait à la Terre et au cycle.
Ils passèrent d'abord les examens théoriques...Véritable corvée au goût de Shaanzar, mais corvée dont il comprenait encore une fois l'importance. Puis vint l'épreuve du feu, que beaucoup attendaient avec une appréhension mêlée d'impatience et d'excitation. Par binômes, les jeunes allaient affronter le Beokaht'Shalia durant cinq minutes. Ceux qui ne survivraient pas auraient, évidemment définitivement échoué. Ceux qui abandonneraient avant la fin du temps imparti auraient raté l'épreuve. Quant aux autres... eh bien. Il restait encore des copies à corriger, entre deux rugissements sonores.
Shaanzar était en binôme avec un noxien du nom de Zael La'dhi. Et les deux hommes ne s'aimaient pas. Du tout. Et pour des raisons qui semblent être universelles, de surcroît. Le fait était que Zael était depuis cinq ans dans une relation plus ou moins clandestine avec Raali Lok'Mah... une noxienne que Shaanzar connaissait bien. Il s'agissait d'une recrue brillante qui, malgré son comportement impossible, l'avait aidé lors de l'entraînement. Lorsqu'il avait eu des soucis pour contrôler son bras, elle lui avait fourni des conseils qui l'avaient aidé à surmonter ce problème étape par étape. Pour cette raison, Shaanzar semblait avoir fini par remarquer l'existence de Raali, et par accorder de l'importance à sa personne - ce qui n'était pas loin d'être un exploit, vu le cas. Juste après ça, Zael la lui avait piqué sous le nez. Shaanzar l'avait toujours mauvaise... Et Zael quant à lui était maladivement jaloux du lien qui unissait Shaanzar et Raali. Rien de très bon signe pour le futur duel...A croire que les groupes avaient été formés par un troll professionnel.
En tous les cas, il n'y eut pas de morts, mais ça ne passa pas à grand chose près - un cheveu, pas plus. Zael était tombé suite à une secousse violente provoquée par le poids du Beokaht heurtant le sol de ses pattes avant. Il était la cible de l'animal et Shaanzar était suffisamment près pour l'aider, mais pas sans risquer leurs deux vies - plutôt qu'une seule. Zael était tombé de sa propre faute et Shaanzar n'avait aucune obligation de lui prêter main forte. Il ne le fit pas. La vie ou la mort du noxien ne lui faisait ni chaud ni froid - voir limite plus chaud que froid - donc il ne voyait aucune raison d'intervenir... D'autant qu'il n'enfreignait aucune règle du Sana Ti'Rhas, le risque étant suffisant pour justifier la prudence. Evidemment Zael ne le prit pas comme ça. Il échappa de justesse au pire en tentant une esquive désespérée, et écopa d'une profond entaille dans l'épaule qui allait lui valoir plusieurs mois de convalescence. Le reste de l'épreuve se passa correctement, et les deux participants en sortirent victorieux, même si personne n'avait manqué de remarquer le moment critique où Shaanzar avait laissé tomber Zael. Beaucoup n'auraient sans doute pas fait mieux, songeait-il... Mais ça n'empêchait personne de le juger. De quoi faire décroître sa popularité de plusieurs crans, déjà qu'elle n'était pas bien haute à l'origine. Il n'en n'aurait absolument rien eu à foutre si jamais Raali n'avait pas fait partie de ceux qui le blâmaient. Erreur de calcul critique...
Quoiqu'il en soit Shaanzar comme Zael et Raali obtinrent des résultats suffisants pour obtenir l'accès à la formation de Sana Noxiras. Ils furent tous les trois envoyés sur une autre forteresse: Alar'Gaa. Au moins deux d'entre eux n'étaient pas exactement ravis de se retrouver au même endroit même leur première formation terminée... Mais ils allaient devoir faire avec, et peut-être au passage apprendre à coopérer. Ou pas.
Cette nouvelle étape de formation commença donc dans une ambiance... Relativement lugubre. Shaanzar prit ça plutôt bien au début: Raali avait fini par lui pardonner sa conduite, et Zael ne l'intéressait pas. Cependant ce dernier s'efforçait de lui mettre des bâtons dans les roues à l'entraînement, ce qui finissait par devenir agaçant. Un peu trop, en fait. La tension monta jusqu'au jour où le bras de Shaanzar partit en vrille durant un essai de pilotage, et ce pendant que Zael jouait au con. L'accident fut frôlé de très près, et une fois la séance finie, l'affrontement vira aux poings, si bien qu'il fallu séparer les deux noxiens qui semblaient être déterminés à en découdre. Cette fois-ci Shaanzar obtint le soutien de la hiérarchie - après tout il avait toujours tenté de faire de son mieux et il n'était pas celui qui s'éclatait à saboter les cours pratiques - et suite à cet incident, Zael finit par se calmer... Et il avait intérêt: A ce rythme il allait se faire virer, si ce n'était pire.
La plus grande difficulté qu'eut Shaanzar fut - comme à l'habitude - de supporter courageusement les cours théoriques, et surtout de compenser les sporadiques absences de contrôle de son bras droit. Ça n'était déjà pas évident quand il s'agissait de combattre... Mais quand il était question de pilotage, c'était limite pire: les conséquences pouvaient être plus encore rapidement désastreuses... à plus grande échelle. Néanmoins Shaanzar (ainsi que Raali) restaient dans les meilleurs éléments de leur groupe, et tout se passa sans problème majeur.
Cinq ans plus tard ils achevaient leur formation et obtenaient leur titre de Sana Noxiras. Il était dorénavant temps de se confronter à des situations réelles. Accessoirement. Ils furent renvoyés sur leur forteresse d'origine: Dan'Sinn. Là ils entamèrent leur première année de service, au cours de laquelle tout se passa bien. C'est dans le début de la deuxième année que les choses tournèrent au vinaigre. Une épave de vaisseau noxien avait été repérée à proximité de Dan'Sinn et ça ne sentait pas bon. Raison pour laquelle on envoya du monde d'une part pour tenter d'identifier le vaisseau ainsi que la période durant laquelle il avait été perdu, d'autre part pour éliminer les potentielles menaces à bord. Sauf qu'il s'agissait vraisemblablement d'un piège et que la menace avait été sous-estimée: les xoïdes étaient trop nombreux pour être vaincus par les noxiens dépêchés. Il y eut beaucoup de pertes en très peu de temps, et d'une manière ou d'une autre Shaanzar, qui pilotait à ce moment précis, se retrouva dans une situation où il avait encore une fois la possibilité de sauver la vie de Zael qui venait d'essuyer un coup qui l'avait mis en difficulté... Lui, et les malchanceux qu'il transportait. Une fois de plus, Shaanzar songea à ne rien faire: c'était trop dangereux. Cependant il reçut une communication radio en provenance de Raali, qui le fit changer d'avis, plus ou moins sur un coup de tête. Étrangement au moment même où il agissait, sans trop savoir pourquoi il daignait répondre à cette requête, il était persuadé qu'il allait finir par le regretter.
La bonne nouvelle, c'est qu'il n'y eut pas de mort. Shaanzar parvint à couper la route à l'ennemi et à distraire son attention du vaisseau de Zael qui peinait à retrouver le contrôle de l'engin. Shaanzar ne put totalement éviter l'offensive à laquelle il s'était volontairement exposé mais sa main droite l'amena à éviter une seconde offensive qu'il n'avait pas vu venir. Le choc avait néanmoins déformé le cockpit et abîmé les moteurs de manière critique, tant et si bien que la seule solution qu'il lui restait était le retrait. Ce qui n'était pas un problème majeur, puisque justement tout le monde était en train d'essayer de fuir, histoire d'éviter des morts inutiles - et évidemment de revenir plus tard avec des troupes mieux préparées. Il était hors de question de laisser les xoïdes s'en tirer si facilement.
Shaanzar revint avec une jambe en charpie. Zael était entier, et Raali avait réussi à ne perdre personne: tant mieux pour elle. Cependant la fracture arborée par Shanzar était sale, proche du genou. Le nerf avait été endommagé et il allait falloir du temps pour que la blessure se résorbe, et qu'il retrouve ses pleines capacités. Il se résolut à attendre que l'os se ressoude, malgré son impatience. Cependant la rééducation demandait un temps supplémentaire que Shaanzar ne semblait pas prêt à accorder. Tant qu'il était sur la touche, il ne pouvait pas servir le Sana Ti'Rhas... Il insista pour réinvestir son poste sans attendre, mais les chamans n'étaient pas de cet avis. Il s'agissait d'un bon élément, qu'il aurait été très bête de gaspiller simplement parce qu'il avait décidé de prendre des risques inconsidérés. L'un d'eux eut alors l'idée tordue de le "prêter" aux humains, le temps de son complet rétablissement. On aurait pu trouver ça insultant pour les humains en questions - et certains en prendront sans doute ombrage. Ou alors on aurait pu trouver ça flatteur - comme pour dire que les troupes humaines étaient suffisamment talentueuses pour éviter certaines des pertes que les noxiens essuyaient. Néanmoins la véritable raison à cette décision était relativement bête: les motivations des noxiens et des humains différaient. Les premiers souhaitaient avant tout se venger, tandis que les seconds faisaient leur priorité de trouver une terre d'accueil, loin de toute menace extérieure. De ce fait les seconds n'allaient pas au devant des combats lorsqu'ils n'étaient pas nécessaires, ce qui limitait la fréquence des rencontres xoïdes... Ce qui limitait aussi les chances pour une recrue trop motivée, de mourir bêtement sous prétexte qu'elle aurait un peu trop tiré sur la corde.
Les chamans ayant ordonné, Shaanzar ne pouvait qu'obéir... à contrecœur. Il n'avait jamais vu d'humains, mais ce qu'il connaissait d'eux l'avaient amené à se forger des préjugés pour la plupart plutôt négatifs. Il considérait cette mutation - même provisoire - comme une sanction, et il songeait avec amertume au moment où il avait décidé d'aider Zael. Il l'avait fait pour Raali, mais il avait vraisemblablement sauvé pas mal de vies et un vaisseau de qualité, et ce au prix de moindres dégâts. Qu'avait-il fait de travers exactement?
En tous les cas Shaanzar fut brièvement transféré sur la forteresse noxienne proche de Léviathan, avant d'être envoyé à son grand dam sur Léviathan elle-même afin d'éviter les aller-retours et les pertes de temps. Quelques tests et formalités plus tard, et Shaanzar faisait son entrée au sein de la FIDS, pas exactement le sourire aux lèvres. Cela dit, ça ne l'empêcherait pas d'accomplir son devoir.
In Real Life- Prénom/Surnom : Asch
- Comment avez-vous connu Ex-Odyss ?Hin. Hin hin. Hin hin hin. RED BORDER OF THE DEATH.
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