Serghar Drake J'habite sur Black Matter
Messages : 71 Age : 32 Localisation : Sur le pont de mon vaisseau Feuille de personnage Métier : Contrebandier/Pirate Nébulite: 2600
| Sujet: La routine...ou presque Ven 2 Aoû - 14:41 | |
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La race humaine vivait une ère d’opportunité infinie et peu de personne semblait en être conscient. Pour être plus exact : peu de personne avait l’audace de saisir les opportunités qui se présentaient à eux. Après huit années à mener une vie à la frange de la légalité, louvoyant dans les méandres de l’underground galactique, l’inévitable reflet déformé et dévoyé de ce que l’humanité avait pu accomplir de plus grandiose, c’était la leçon qu’avait tiré celui qui avait été un jour le capitaine Serghar Drake. Capitaine, Serghar l’était toujours, mais il ne menait plus de guerriers au combat, à présent il ne commandait plus qu’un vieux rafiot spatial et un équipage de vétérans déchus. Néanmoins il y avait toujours des guerres à mener, des profits à faire ainsi que des défis à relever. Le challenge actuel était de servir d’intermédiaire entre un fournisseur d’armes et son client, commanditaire de la mission dont était chargé Serghar et son équipage. Une manœuvre qui n’avait rien de très subtil, mais qui demandait une discrétion et une efficacité millimétré, à l’époque où les docks spatiaux et le transit spatial de marchandise était aussi étroitement surveillé qu’une banque. Le capitaine Drake s’enorgueillissait de son professionnalisme, et il était décidé à ne pas mettre fin à la longue série de succès accomplis dans des opérations du même genre. Jusqu’à présent son équipe avait assuré la réception et le paiement avec une fluidité et une efficience qui ne faisait mentir aucune de leurs qualités de professionnels du crime. L’ancien militaire de Leviathan ne s’était guère informé sur le contenu de son chargement, mais il nourrissait quelques doutes.
La pègre de Black Matter était friande d’armes de poing et le V-9 était une arme commune dans les règlements de compte. Bien que leur commercialisation soit ouverte au public, Serghar savait que les organisations criminelles étaient peu enclines à fournir la paperasse règlementaire pour acquérir ces joujoux. Sans compter qu’ils achetaient en gros et que les dites armes étaient généralement dépourvus de numéros de série. Personne n’aimait voir les forces de police toquer à sa porte après avoir refroidi un type quelconque. Il soupçonnait également la présence de quelques explosifs non conventionnels, de quoi commencer une petite guerre de territoire. Il ne lui appartenait cependant pas de juger, juste de transporter la marchandise d’un point A à un point B, en esquivant contrôles de douane et les autres attentions indiscrètes des autorités susceptible de conduire à leur arrestation et incarcération dans quelque sombre prison. Pour sa part, le capitaine Drake jugeait qu’il avait déjà suffisamment passé de temps derrière les barreaux sur sa colonie natale. De surcroît il doutait que les geôles de Marshall soit plus accueillante ou les autorités plus conciliantes, sans compter son passé qui ferait à coup sûr surface. Mais il n’y avait pour le moment aucun motif d’inquiétude. Supervisant d’un regard froid le chargement des derniers conteneurs lourds dans la cale de son vaisseau, tout s’effectuait avec un parfait roulement.
Les dockers d’Orbitas avaient été grassement payés pour fermer les yeux et aucune patrouille n’était à l’horizon. Certes Serghar aurait nettement préféré voir davantage d’activité sur les docks, se fondre dans la masse était toujours appréciable, mais il avait préféré la discrétion eu égard à la nature de leur chargement. Le capitaine dévisagea ses hommes : tous de solides vétérans ayant subit le même traitement que lui dans le passé lointain où il commandait encore une unité de combat secrète. Certains montraient déjà des signes de dégénérescence cellulaires, mais ils étaient encore opérationnels. Il n’exigeait d’eux qu’une obéissance sans appel, leur état de santé ne lui importait guère. Serghar savait pouvoir compter sur ses hommes, ils l’avaient prouvé à de maintes reprises et il ne connaissait pas de tueurs plus efficaces. Une qualité recherchée dans son domaine d’activité.
-Accélérez le mouvement messieurs, nous entrons dans la dernière phase de l’opération et nous ne sommes guère en avance sur la montre.
La voix caverneuse aux accents métalliques de leur supérieur incita les hommes d’équipage à plus de célérité. Serghar tenait à avoir décampé avant la fin de la période de roulement des officiers de surveillance de la tour de contrôle du spatio-port. L’opération ne devait souffrir aucun retard, le genre de retard que pouvait provoquer la venue non désirée de quatre hommes sur le dock. Le capitaine fronça les sourcils, dissimulant son mécontentement froid, en repérant les silhouettes qui se détachaient au loin, se rapprochant de leur position. Le contrebandier descendit de son perchoir, se réceptionnant lourdement au sol, marchant calmement vers les perturbateurs, un homme sur ses talons. Du sang-froid et de la politesse et il se sortirait de ce mauvais pas, il ne tenait pas à déclencher un échange de tir ici, pas davantage qu’éliminer ces idiots. Il maudit intérieurement les dockers pour les avoir laissé entrer. Cependant tout jouait pour lui : ils ignoraient le contenu de son chargement et tous ses papiers étaient en règle, n’était que sa sale gueule on ne pouvait guère lui reprocher quoique ce soit. D’expérience néanmoins, le capitaine Drake savait que l’on pouvait toujours tomber sur un officier tatillon qui tenait à mériter son salaire ou jouer aux héros. Il adopta un ton détaché, et s’adressa dans les formes à ceux qu’il identifia comme des militaires.
-Officiers, je suis le capitaine marchand Drake identification MC-25A2, commandant du Hammer, je viens me soumettre à votre contrôle de routine, tout en tenant à souligner que je suis d’ors et déjà prêt à embarquer, je ne voudrais pas vous importuner davantage.
Un ton conciliant, une attitude prévenante signe de bonne volonté, Serghar adoptait le parfait comportement du petit marchand bien poli. Il espéra que cela suffirait pour éloigner ces foutus emmerdeurs de son vaisseau.
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